FLEUR DE LAMPAUL gabare de Camaret
St Vaast / Honfleur / St Vaast
29-30-31
juillet 2011



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29 juillet 2011 - St Vaast La Hougue

Tout a commencé en mai à Granville lorsque nous sommes allés voir l'arrivée de Marité dans son nouveau port d'attache. Marité était escortée par la Fleur de Lampaul, gabare de Camaret rachetée quelques mois auparavant par le Chantier Bernard où elle avait été rénovée de 2004 à 2006, chantier qui était chargé de restaurer le dernier Terre-Neuvas français.

J'avais eu l'occasion de visiter le bateau et de discuter avec Gilles Auger, son nouveau propriétaire et Sylvain, qui en est le patron depuis six ans. J'avoue que j'avais été aussitôt séduit par le bateau, le niveau de qualité de son entretien, le côté accueillant et chaleureux de son carré, la gentillesse et le discours des deux hommes. Domi ainsi que Martine et Daniel, le couple d'amis qui nous accompagnaient avaient eu cette même impression de sécurité et de bien-être.

Au point que ce sont nos amis qui ont pris l'initiative de réserver cette petite croisière vers Honfleur, initiative d'autant plus inattendue que je savais que Martine avait eu une expérience très négative à bord d'un voilier.

Et pour commencer, ce sont Sylvie et Gilles Auger qui nous reçoivent dans l'après-midi et nous font visiter l'André-Yvette, gabare de Camaret comme Fleur de Lampaul et qui est en restauration et qui sera mise à l'eau le vendredi 5 août. Les charpentiers de marine travaillent sur le bateau mais nous font une petite place pour que nous puissions regarder le résultat de leur travail dans ses moindres détails. Puis, cerise sur le gâteau, Gilles nous fait visiter son propre voilier, en restauration depuis de nombreuses années, la priorité étant donnée bien sûr aux autres bateaux. Un petit bijou qui devrait être mis à l'eau avant l'hiver, et nous espérons bien pouvoir être présents ce jour-là.

A bord de Fleur de Lampaul, l'accueil de Sylvain, Gilles et Ludivine est conforme à ce qu'on attendait, et mieux encore. Nous sommes les premiers arrivés et nous prenons possession des quatre bannettes qui se trouvent tout à l'avant, juste derrière le pic. Quatre autres passagers dont Marie-France des Amis des Grands Voiliers nous rejoignent. Nous sommes obligés d'attendre que la marée soit suffisamment haute pour quitter St Vaast. Nous passons l'écluse vers 22h00.



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29/30/31 juillet - St Vaast La Hougue / Honfleur / St Vaast La Hougue


Le temps est plutôt agréable, mais hélas la météo n'est pas vraiment avec nous. Le vent est plutôt faible, et il vient du sud-est, c'est à dire que nous l'avons en pleine face. Or, si Fleur de Lampaul est un voilier robuste, qui supporte très bien le gros temps, remonter au vent n'est pas son fort. Après avoir envoyé la brigantine et la grand-voile pour stabiliser le voilier, nous sommes obligés de marcher au moteur jusqu'à Honfleur.

Daniel et moi avons choisi de faire le quart de 23h-02h avec Ludivine. Navigant au moteur, elle a branché le pilote automatique, ce qui lui donne la possibilité de nous expliquer toutes les opérations qu'un chef de quart doit effectuer: relevés de position, calcul de dérive, surveillance des autres navires, etc... Dans la douceur de la nuit, nous avons le plaisir de deviser de tout et de rien, de son parcours atypique de femme-marin originaire de la montagne, des Amis des Grands Voiliers. Une façon bien agréable de combler l'absence d'action sur le pont.

Nous arrivons à Honfleur vers 10h30. On ne pourra pas se mettre à quai dans le vieux port, ce qui aurait ajouté un peu de romantisme au charme de la cité normande, investie par les bateaux "tout plastique". Pas de chance, c'est jour de marché, les abords du vieux port sont envahis par les marchands et camelots de toutes sorte, et les badauds nous empêchent de visiter tranquillement la ville. La solution sera finalement de prendre le petit train. Un engin à touristes certes, mais qui aura l'avantage de nous emmener jusqu'à la chapelle Notre Dame de Grâce et les cloches des pèlerinages.

Après un déjeuner très agréable dans un petit restaurant situé à une centaine de mètres du port, la sieste sur le pont s'impose, car le bruit du moteur n'a pas permis de dormir en mer cette nuit.

Nous dînons à bord dans une ambiance très festive (merci Ludivine pour tes excellentes lasagnes, merci Gilles pour le magnum de merlot) et nous reprenons la mer à 22h00.

De nuit, l'embouchure de la Seine est magnifique. Les raffineries de pétrole, si laides de jour, forment une immense guirlande de Noël parée de lumières multicolores. Les cargos et leurs énormes phares ajoutent une autre dimensions à ces illuminations.

Le vent a tourné, hélas, et nous l'avons toujours dans le nez! Toutefois, il devrait encore tourner un peu dans la nuit et devenir un peu plus favorable. De ce fait, Sylvain a fait envoyer foc et trinquette en plus des deux voiles principales. Et il est de fait qu'à 4h30 Sylvain peut couper le moteur, ce qui a comme effet inattendu de réveiller ceux qui avaient réussi à s'endormir! Par chance, Daniel, Martine et moi avons décidé de prendre le quart de 5h00-8h00 avec Gilles, et nous faisons tout notre quart à la voile.

Je barre Fleur de Lampaul pendant une heure environ. Le comportement du voilier me paraît très sain et je suis étonné de sa docilité. C'est toujours un grand plaisir que de barrer un tel bateau.

Profitant du vent et du jusant, nous sommes un peu en avance sur l'horaire. Du coup, Gilles décide de faire le détour par le sud des îles St Marcouf. L'accès aux deux îles est interdit pour des raisons de sécurité (les fortifications laissées à l'abandon tombent en ruines) et parce qu'elles sont une réserve ornithologique, principalement peuplée de cormorans.

Nous passons finalement l'écluse à 11h48.

Gilles Auger vient nous rejoindre sur le pont pour déboucher quelques bouteilles de cidre normand. On a un peu de mal à quitter le bord. Le bateau et l'équipage nous ont vraiment plu et on n'a pas vraiment envie de se séparer. C'est pourquoi nous acceptons aussitôt l'invitation de Gilles Auger à venir assister le vendredi suivant à la mise à l'eau de l'André Yvette.




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5 août 2011 - St Vaast La Hougue - Mise à l'eau de l'André Yvette

Je n'avais jamais assisté à la mise à l'eau d'un bateau. C'est donc avec une certaine excitation mêlée d'émotion que j'arrive près de la cale ou l'André Yvette attend cet instant décisif qui va le voir renaître. Les couleurs de la coque sont superbes, et bien que le gréement soit encore au sol, il a déjà fière allure.

J'avoue cependant que je suis un peu déçu par la méthode de mise à l'eau. Le bateau repose sur son ber, retenu par un gros câble métallique à un treuil qui va lui permettre de descendre très doucement jusqu'à la mer. Lorsque la coque sera suffisamment en eau, elle flottera et se libérera d'elle même de son support. L'opération va durer une demi-heure. On est bien loin des lancements dans de grandes gerbes d'eau, mais la configuration des lieux ne permet pas d'utiliser cette méthode traditionnelle. C'est moins spectaculaire, mais l'émotion reste.

L'André Yvette s'en ira faire un petit tour en mer avant de rejoindre le port pour être amarré quai Vauban.

Avant d'ouvrir le sympathique buffet dressé à l'endroit même ou quelques heures plus tôt les ouvriers du chantier s'affairaient encore autour du bateau, Yvon Le Guyadec, Président de l'ADPEP56 et Richard Tropé, Président des Amis de l'André Yvette ont chaleureusement remercié Gilles Auger et le personnel du Chantier Naval Bernard pour le travail effectué sur ce voilier.

Dans quelques jours, après avoir reçu son nouveau gréement, l'André Yvette reprendra la mer et sa mission consistant à emmener à son bord des jeunes en ruptures, pour leur apprendre ou réapprendre la vie solidaire, la vie des gens de mer.

Pour en savoir plus sur les PEP 56 et sur les Amis de l'André Yvette



Voir la fiche technique de La Fleur de Lampaul

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