LOLA OF SKAGEN côtre (île d'Oléron - France)
Île d'Oléron

26-27-28 juin 2009



Cliquez sur la photo pour voir l'album de la journée


 

 

 

 

 

 

26 juin 2009 - Saint-Denis d'Oléron

Arrivés à Saint-Denis d'Oléron dans l'après-midi, nous avons largement le temps de faire le tour des commerces du port à la recherche de la paire de tongs "indispensables" pour Charlotte et déguster une glace avant de rejoindre Lola of Skagen dont nous n'avons pas eu de mal à repérer le joli mât en bois au milieu de ceux en aluminium.

C'est mon deuxième embarquement sur le cotre de l'Île d'Oléron, et je suis impatient de retrouver Jean-François et Margot. Impatient aussi de faire embarquer pour la première fois sur un vieux gréement notre fils Laurent et nos deux petits-enfants, Charlotte et Johan âgés tous deux de huit ans. Je ne me fais pas de souci pour le fiston, pompier professionnel, habitué aux situations périlleuses et pour qui cet embarquement devrait n'être qu'une promenade de santé. En revanche, c'est un peu l'inconnu pour Charlotte et Johan. Charlotte souffre du mal des transports, que ce soit en voiture, en avion ou en TGV. Heureusement, la météo s'annonce particulièrement clémente. Quant à Domi, il n'y a pas trois mois qu'elle a reçu une prothèse complète d'un genou, suivi de 45 jours de rééducation. Comment va-t-elle affronter les mouvements du voilier? Comment va-t-elle s'en sortir avec l'échelle qui permet de passer du pont au carré?

Nous rejoignons le bord vers 18h30. Jean-François et Margot nous accueillent avec leur gentillesse coutumière, et nous présentent nos trois compagnons de croisière. Charlotte et Johan découvrent Lola avec un émerveillement digne des meilleurs Walt Disney. La joie qui se lit dans leurs yeux fait plaisir à voir.

Pendant l'apéritif de bienvenue, Jean-François nous explique ce que sera le programme du week-end. Nous allons naviguer dans le Pertuis d'Antioche, et comme il n'y aura sans doute que peu de vent, on fera une petite halte sur une plage où les enfants pourront se dégourdir les jambes. On ira aussi certainement faire une petite visite de l'Île d'Aix.

Il fait un temps splendide et nous allons pouvoir dîner sur le pont. Margot a préparé un excellent bourguignon, ce qui ravit Charlotte qui en raffole.

Nous n'avons, on s'en doutait, aucun mal à envoyer les enfants se coucher, trop heureux de passer leur première nuit à bord d'un voilier. Ils occupent les deux bannettes hautes situées tout à l'avant. Jean-Pierre, un ami de Jean-François, et Laurent occupent celles du bas. Bien abritée dans le port de Saint-Denis d'Oléron, Lola ne bouge pas du tout, ce qui tranquillise les petits et contribuera sans doute à leur donner confiance une fois en mer. Très bonne idée, Jean-François que de commencer par une nuit à bord.


 


Cliquez sur la photo pour voir l'album de la journée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

27 juin 2009 - Île d'Oléron

Jean-François a été sympa et ne nous a pas fait lever aux aurores. Charlotte et Johan ont passé une excellente nuit et sont prêts pour leur première journée de navigation. Le petit-déjeuner est à peine avalé qu'ils sont sur le pont. Jean-François leur fait enfiler une brassière de sauvetage qu'ils devront porter systématiquement tant qu'ils seront dehors.

Comme prévu, le vent est très faible et la mer sans une ride. C'est un peu frustrant quand on part faire de la vole, mais d'un autre côté, je me dis que pour les petits ce n'est pas plus mal. Laurent goûte tout de suite aux joies de la voile traditionnelle et se fait plaisir en tirant sur les bouts. On envoie toute la toile, même le flèche, cette nouvelle voile que Jean-François a fait réaliser depuis qu'il a remplacé le mât de flèche amovible par un haut-mât fixe. La manœuvre s'en trouve largement facilitée. Cette modification lui a permis dans le même temps de gréer un clinfoc qui permet à Lola de gagner en vitesse par petit temps. Le clinfoc étant une petite voile très légère, Jean-François en a réservé le maniement à Charlotte et Johan, ravis de pouvoir travailler comme les grands.

Lola avance doucement sur une mer décidément bien calme. Et pourtant Johan est un peu barbouillé. Je pense que c'est dû sans doute à un environnement inhabituel pour lui, sans repère connu, plus qu'à un vrai mal de mer. Ca n'a pas échappé à la sagacité coutumière de Jean-François qui lui propose aussitôt de barrer le voilier. Le gamin n'est pas peu fier de tenir la barre. Mais au bout de quelques minutes, toujours mal à l'aise, il préfère s'allonger à l'ombre. Et de fait, au bout d'un quart d'heure, tout va bien. Charlotte l'a relayé à la barre. Elle aussi est particulièrement fière et prend son rôle très à cœur. Il a fallu lui aménager une petite estrade pour qu'elle puisse voir par dessus le rouf!

Dans l'après-midi, profitant des conditions favorables, Laurent grimpe dans la mâture. Habitué à la fameuse grande échelle des pompiers, cette ascension ne lui pose aucun problème. Mais il nous le fait "à la corsaire", c'est à dire pieds nus. J'enrage de ne pouvoir le suivre pour admirer le panorama sous cet angle de vue qui me sera toujours refusé!

Vers 16heures, Jean-François nous propose de mouiller à quelques encablures d'une superbe plage de l'île d'Oléron. Plutôt que de glisser mollement sur une mer d'huile, il pense qu'une petite partie de baignade/bronzette sera plus appréciable. Au retour d'une petite balade, il s'aperçoit que Laurent a décidé de rejoindre le voilier à la nage. Bien qu'il ne doute pas un instant qu'il soit un excellent nageur, et qu'il ait pris en compte la force et la direction du courant, Jean-François fait aussitôt remettre l'annexe à l'eau. "La distance est quand même assez grande, et on ne sait jamais, n'importe quel nageur peut être pris de crampes" Il appelle Margot sur le portable pour qu'elle lui lance un bout pour l'aider à monter, car avec le courant, la chaîne de l'ancre est tendue et monter par cette voie risque de n'être pas facile!

Comme hier, on dîne sur le pont dans une ambiance très conviviale, comme d'habitude. Domi est très heureuse de cette première journée à bord de Lola. Le bateau lui plaît, Jean-François et Margot sont adorables, et son genou tout neuf lui permet de se déplacer sans problème, y compris pour passer du pont au carré et inversement. On n'aurait pas pris les paris il y a trois mois!



Cliquez sur la photo pour voir l'album de la journée


 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

28 juin 2009 - Île d'Oléron - Île d'Aix - Saint Denis d'Oléron

Le mouillage de nuit a été particulièrement confortable. Mais au réveil, il n'y a pas plus de vent qu'hier. On va donc tranquillement à l'Île d'Aix.

Mais avant de mettre les voiles, Jean-François propose à Johan de monter dans la mâture, comme son père l'avait fait la veille. Assuré par une drisse de fortune, il commence à grimper. Le problème, c'est que la hauteur entre les enfléchures n'est pas prévue pour un gamin de huit ans et il lui faut presque faire un grand écart à chaque échelon. N'empêche, il réussit à monter, petit à petit, jusqu'en haut, à près de 20 mètres de l'eau. Je peux dire que je suis fier de mon petit-fils!

Jean-François qui connaît l'île comme sa poche nous guide en empruntant les deux ou trois ruelles gorgées de touristes. Comme j'ai eu l'occasion de l'écrire lors de notre navigation de 2007, toute l'île est entièrement dédiée à Napoléon. Difficile de trouver dans une boutique un quelconque objet ou une carte postale ne comportant pas son effigie. Nous passons d'ailleurs devant le Musée qui lui est consacré. Sur le fronton surmonté d'un monumental aigle impérial, la plaque commémorative dont les termes font plutôt sourire aujourd'hui rappelle le passage de l'Empereur sur l'Île.

Lorsque nous remontons à bord de Lola, l'espoir de Jean-François se concrétise. Nous touchons enfin un peu de vent. Ce fameux "thermique", vent côtier provoqué les jours de grand beau par la différence de température entre l'air qui est au dessus du continent et celui qui est au dessus de la mer. On le voit venir. Alors qu'autour de nous la mer est encore à l'état d'un miroir, ça commence à frisotter, là, devant. A une centaine de mètres devant nous la mer est plus sombre et ridée. On va aller le chercher ce thermique! Et ça marche. En quelques secondes, le voilier a changé d'allure. Lola file maintenant à plus de six nœuds et elle accélère encore. La gîte sur tribord nous oblige à nous cramponner, et tout déplacement sur le pont nécessite une petite préparation mentale. On entend enfin le fameux mugissement du vent dans les voiles et l'étrave nous asperge d'eau salée.

Jean-François fait amener le flèche et le clinfoc, nous sommes dans des conditions où il vaut mieux ne pas naviguer avec les voiles hautes. Tour à tour nous barrons le voilier, le sentant vivre sous nos mains. Quel bonheur! Nous sommes en plein milieu du Pertuis d'Antioche, avec l'Île d'Oléron sur bâbord et l'Île de Ré sur tribord.

Nous virons vent debout pour revenir en direction du rocher d'Antioche puis de Saint-Denis d'Oléron. Arrivés devant le ponton, Jean-François nous offre une manœuvre dont il a le secret. Il faut que Lola fasse un demi-tour dans un mouchoir de poche et accoste entre deux voiliers modernes et luxueux. Jean-François à demandé à Laurent et à moi de nous tenir prêts à hisser le foc. Il amorce le virement au moteur, et à son signal nous hissons le foc, très vite. Et là, avec l'aide du vent, Lola exécute un demi-tour sur place. Le bout-dehors frôle le premier voilier, passe au dessus du ponton pour finir sa course à quelques centimètres du second voilier, sous l'œil médusé de son propriétaire! Voilà comment Jean-François se sert du foc de Lola comme propulseur d'étrave!

Je suis ravi d'avoir pu faire connaître à mes petits-enfants les joies de la navigation traditionnelle à bord de Lola, eux qui me demandaient depuis des années de les emmener avec moi. Nous avons eu la chance de bénéficier d'un temps qu'un vrai marin qualifierait de trop calme, mais au moins, Charlotte et Johan n'auront pas été dégoûtés par une navigation mouvementée. Jean-François et Margot sont devenus des idoles, leur esprit s'est ouvert sur un monde nouveau, sain et respectueux de la nature.

Nous reprenons la route demain matin. Nous passons une dernière nuit à bord, seuls. Jean-François et Margot rentrent dormir chez eux, et, marque d'une grande confiance, nous laissent les clés du voilier!



Voir la fiche technique de Lola of Skagen

Retour aux navigations